Avant de rentrer dans les détails de la vie à l'escale à Curaçao, nous vous proposons un article 100% ''sailing guide'' pour votre arrivée sur cette île car certains points méritent d'être connus avant de pointer ses étraves.
Nous vous avions quitté à Bonaire.
Comme à l'arrivée, les formalités de sortie à Kralendjik se passent dans le même bureau. Toujours sans aucun frais, nous obtenons nos papiers de sortie et un joli tampon de flamand rose stylisé sur nos passeports.
Bien que les îles ABC ( Aruba, Bonaire et Curaçao) soient toutes trois hollandaises, elles ont toutes des statuts différents et donc leur propres administrations. Il faut donc bien faire sortie et entrée à chaque mouvement du bateau inter-îles .
La navigation d'une quarantaine de miles nous a permis de tester notre Parasailor jusqu'à un angle de vent de presque 90 degrés. Ça tient bien !! En cours de route, nous avons même pu hisser la Grande Voile. Dès que l'on passe le Cap sud de Curaçao, on retrouve du 180 degrés. C'est donc avec notre bulle orangée gonflée que nous nous sommes présentés devant les portes de Spanish Water.
Une jolie tranche de vie sur l'eau avec les copains de Seayousoon sous spi asymétrique.
La dernière nav' commune... Qui sait ?... On recommencera dans le Pacifique ?
L' entrée de Spanish Water se dévoile au dernier moment. Un grand Resort avec golf occupe l'entrée tribord du bras de mer. Une falaise sauvage couverte de cactées en tous genres fait office de bouée bâbord.
Grâce à la carte, on voit bien que ce petit bras donne sur un immense dédale intérieur.
Point GPS: 12'3.835 N 68'51.155 W
On a l'impression de s'engager sur une rivière assagie après la houle océanique. La plage de l'hôtel longe l'entrée. Une passerelle a même été installée tout le long afin de délimiter un bassin de baignade pour les guests. Chaque bateau qui entre fait un peu l'attraction côté ''piscine''. On nous fait des coucous, on nous prend en photo. Sympa l'accueil !!!
Une fois à l'intérieur du lagon, le terrain de jeu est un vrai labyrinthe. On comprend vite le référencement comme ''trou à cyclones''.
Des zones de mouillage ultra protégées se partagent le territoire avec des yachts-clubs privés, une petite marina et de nombreuses villas avec appontements privés. Il y en a pour tous les goûts, tous les budgets...Et tous les niveaux d'entretien tant à terre que aux mouillages. Le Curaçao yacht club dispose d'un dock carburant ouvert aux plaisanciers de 12h à 18h (de 10h à 18h le week-end).
L' ensemble reste joli à voir et à explorer en annexe.
Revenons au côté pratique.
Une fois mouillé, la priorité des priorités est d'aller faire ses formalités d'entrée.
Il faut bien prendre en compte que Spanish Water est à une bonne dizaine de kilomètres de Willemstad, capitale de Curaçao. Or, c'est là-bas que se situent les bureaux des officiels.
Bien qu'ils soient ouverts (paraît-il) jusqu'à 23h, nous ne nous sentons pas de partir à l'assaut de la ville en pleine chaleur de mi-journée.
Demain, il fera jour. Bien entendu, on déclarera être arrivés vers 18h et non 14h pour justifier le décalage d'un jour.
8h30, le lendemain matin, nous voilà prêts pour le marathon administratif. Comme pour Los Roques, nous sommes accompagnés de Nicole et Michel qui n'en sont pas à leur première escale de Seayousoon ici. ''Clearance tour 2", go !! Merci à nos supers guides.
À Spanish Water, il n'y a pas cinquante choix pour laisser le dinghy. La zone bar/restaurant du Pier Restaurant et Pirate-nest bar met à disposition des plaisanciers (en plus d'un super WiFi !) un petit ponton bien entretenu pour laisser nos carrosses gonflables en sécurité.
De même, le quai des pêcheurs a réservé un petit emplacement aménagé pour les annexes. Un peu plus loin que le premier, d'après nos informations il est pratique pour prendre le bus gratuit qui plusieurs fois par semaine propose un aller retour gratuit dans la zone des supermarchés....et des shipshandlers.
Pour le moment, place aux officiels!
Un arrêt de bus est situé sur le rond point à la sortie du bar des Pirates . Pour aller à Willemstad, il faut prendre un bus de la ligne 6A. Ces bus publics climatisés (avec WiFi !) ont toutefois une gestion très approximative de leurs grilles horaires. Nous nous sommes desséchés plus d'une demi heure au soleil sans succès. Heureusement, un système de taxi-co privé est en place. La charmante conductrice a pris pitié de 4 gaulois rougis, dégoulinants (et oui, pas d'abris bus donc pas d'ombre) et s'est arrêtée pour nous sauver de la liquéfaction.
Le bus public coûte 1,70 guilders par personne (monnaie de Curaçao soit environ 1 Us$), le minivan privé 2,50. Cela ne vaut pas le coup de tenter l'insolation. Nous avons rarement été aussi heureux de faire 10 bornes sur un bout de banquette. Une fesse assise, l'autre dans le vide. Tant pis pour le confort et le Wifi du grand bus. Notre minivan non climatisé nous convient parfaitement. Nous croiserons d'ailleurs en chemin notre 6A tant attendu...avec une bonne grosse demi heure de bourre sur l'horaire.
Note pour le retour en bus cet après-midi: prévoir de la marge horaire sur le programme ;-)
Une fois arrivés à la gare routière de Punda, il est temps de chausser les tongs à crampons... C'est parti pour le tour administratif de la ville. Afin d'aider vos futures démarches, voici la trace du parcours.
Le plus long n'est pas la paperasse, ceux sont les déplacements. Ceci dit déambuler dans la jolie ville colorée de Willemstad est loin d'être une punition.
1ère étape: Les Douanes / Customs
L'immeuble ocre est situé en face du marché venezuélien flottant à l'angle de l'entrée du port principal de Curaçao.
Formulaires classiques à renseigner.
Coups de tampons réglementaires.
Et c'est reparti.
Curaçao est affilié au système de clearance en ligne Sailclear. Nous avions pré-enregistré notre arrivée. Théoriquement, cela permet d'écourter la procédure en évitant de remplir pour la énième fois nos identités et le pedigree de Ti'Amaraa. Un numéro de notification, un document imprimé à signer et zouuu on peut continuer notre chemin.
En pratique, l'ordinateur est HS ou l'imprimante ou les deux...bref, rien ne vaut notre bon Bic.
Un peu comme les bus publics, il y a une marge d'erreur entre la théorie et la pratique.
2ème étape: l'immigration
Il faut changer de rive pour accéder au bureau concerné.
Un cargo étant en cours de manoeuvre dans le chenal, le célèbre pont piéton tournant n'est pas disponible.
Willemstad a tout prévu pour éviter d'avoir à faire le grand tour à pied, des petites navettes ferry se chargent de prendre le relai du pont. Oufff !!!
Tiens nous voilà sur l'eau, ça faisait longtemps !
Le temps d'attendre le bateau, de le laisser débarquer la bonne centaine de passagers, d'embarquer une autre fournée, de traverser le bras de mer, nous retrouvons de l'autre côté sur le plancher des iguanes.
- Il est déjà presque 11h30 !!!
- Oupsss! Faudrait pas que l'on trouve porte close.
On passe la seconde. Au trot, la compagnie. On aurait dû mettre les Nike. Les orteils humides couinent dans les tongs.
Les bureaux d'immigration sont dans la zone portuaire. Il faut montrer patte blanche au poste de garde à l'entrée.
Re-passeports
Re-formulaires
Midi moins dix, nous poussons les portes du bureau d'Immigration.
Armés de nos quatre plus beaux sourires, on attend de voir si l'officier est disposé à traiter nos deux entrées avant sa pause déjeuner.
Dans certaines îles de la Caraïbe, nous avons tellement eu à faire à des officiels bougons, surtout lorsque leurs estomacs crient famine, que l'on ne serait pas étonnés d'être ''invités'' à se représenter à 14h.
Que nenni !!!
Tout sourire, il traite nos deux dossiers.
Tiquera t'il sur le fait que l'on soit arrivés hier ? Point du tout.
Nous avons prévu de rester un bon mois afin de laisser passer la saison des orages sur la Colombie et pouvoir passer sereinement le Cabo Vela. Nous demandons donc deux mois de séjour. Nous les obtenons sans le moindre problème ni même de questions sur nos intentions.
L' agent nous rend tous nos papiers validés en nous souhaitant une bonne escale.
Nous avions lu qu'il y avait aussi des déclarations de zone de mouillage à remplir, que l'on devait informer si le bateau bougeait. Cela ne semble plus d'actualité.
Le bureau des autorités portuaires ne serait plus à visiter. Plutôt une bonne nouvelle car ceux sont ces services qui facturaient l'escale (de l'ordre de 10 à 20 Us$ par mois).
Et un bureau de moins, un !!!
Nous finissons donc notre épopée administrative autour d'une boisson fraîche sans avoir déboursé ni guilders, ni dollars.
Feront ils le récap lors de notre départ ? À suivre...
Clearances gratuites à Bonaire, à Curaçao itou. Merci La Hollande.
Vous l'aurez compris. Les formalités administratives sont un peu longues du fait de l'éclatement géographique des bureaux mais tous les agents sont cordiaux et souriants. Que du bonheur !
À présent en règle avec l'administration locale, il ne nous reste plus qu'à déjeuner puis se balader dans les ruelles de Willemstad avant de reprendre le bus à Punda.
Il est presque 15h. Le précédent bus public était à 12h45, le suivant est prévu pour 15h30. S'il a cumulé les retards depuis ce matin, pouvons nous espérer retrouver Ti'Amaraa et Seayousoon avant le coucher du soleil ?
Assis à l'ombre de l'abri-bus pour le coup, nos quatre paires d'yeux se mettent en quête du taxi-co desservant notre ligne. L'option nous paraît à tous nettement plus sage. Exit le bus public.
Contre toute attente, un splendide 55 places de la ligne 6A s'arrête devant nos orteils ébahis dans leurs tongs fumantes!!!
Nous ne saurons jamais si c'est celui de 12h45 qui est super (de chez SUPER !) en retard ou celui de 15h30 qui lui en revanche a avalé sa montre. Peu importe, nous retournons sous climatisation à Spanish Water. Pour le Wifi, il vaudra retenter notre chance. Il ne fonctionne pas. Faudrait tout de même pas vouloir tout d'un coup !!!
Nous avons prévu de revenir à Willemstad pour se balader et aussi pour faire nos emplettes de fruits et légumes frais. Les étalages du marché flottant venezuélien ont ouverts nos chakras végétariens. Peut-être résoudrons nous le mystère de la ligne 6A.
Quant au bus gratuit censé nous amener au supermarché, nous avons décidé d'appliquer la maxime :
"On n'est jamais mieux servi que par soi même ''.
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