Plus de deux ans, et nous n'avons tous les deux jamais dormi ensemble ailleurs que sur l'eau, ce compteur a été rompu ce week-end pour aller visiter Carthagene, Cartagena la belle.
Nous avons pris l'option de laisser Ti'Amaraa ficelé comme de la rosette à la marina de Puerto Velero et de partir en mode backpackers.
Pour rejoindre l'autoroute où passe la ligne de bus, l'aventure commence... en moto taxis. Chacun la sienne. Sans casque, bien sûr. En avant pour les premiers km, cheveux et sacs à dos au vent. Trop bon!
La marina a, en avance de phase, téléphoné à la société de transport pour les prévenir que deux clients attendraient à l'heure convenue.
Et oui, parce que ce bus est en fait une ligne directe express Barranquilla/Cartagena sans arrêt!
Nous sommes donc débarqués de nos deux roues sur la bretelle de l'autoroute.
Bon, soyez rassurés ce n'est pas le périph aux grandes heures mais tout de même c'est étrange d'attendre un hypothétique bus sur une autopista ;-)
À l'heure dite, plusieurs seront passés à vive allure. Aucun ne s'est arrêté.
- Euh...Le chauffeur ne se serait pas avalé la commission? Ou la nana au téléphone ?
Finalement avec un petit quart d'heure de retard, juste le temps de nous poser ces questions sans réponses, notre carrosse se gare sur la bande d'arrêt d'urgence.
Yes!!!
Une petite heure et demi plus tard, nous arrivons frigorifiés à Carthagene. On nous avait prévenu que la climatisation était une composante à ne pas négliger. D'ailleurs, dans la catégorie ''première'', on avait ressorti pour le coup nos Jean's rangés depuis le départ. Heureusement!!!!
Note pour la prochaine fois: prendre un gilet ou des manches longues!
Cette anecdote est vite oubliée devant la vie, les couleurs et le charme qui se dégagent de chaque ruelle de Cartagena. On pourrait prendre des centaines de photos que l'on aurait dû mal à transmettre l'atmosphère. Pour nous, en comparaison des grandes métropoles visitées à aujourd'hui, elle est inclassable du fait de son identité. Une pépite.
Le centre historique (et touristique) est très beau. À chaque angle de rue, des façades soignées et des balcons en bois travaillés sont les supports colorés de compositions végétales naturelles toutes plus belles les unes que les autres.
De jolis parcs ombragés permettent un instant de repos à l'ombre de beaux arbres habités par singes et écureuils.
Cette ville est un tableau de maître à l'intérieur duquel on peut déambuler éblouis par sa beauté nature et l'harmonie des couleurs.
Nous l'avons découvert le matin à la fraîche ou en fin de journée pour laisser ''la place'', aux heures de pointe, aux fournées de vacanciers bagués guidés par leurs petits fanions colorés vers le top 10 des place to be.
Ceux sont dans les quartiers populaires tout aussi charmants que nous avons in fine passé le plus clair de notre temps.
Notre coup de coeur est pour Getsemani aux alentours de la Plaza de la Trinidad.
Ici se mélangent les résidents, les touristes qui, comme nous, ont choisi un hébergement dans une casa du coin et aussi en soirée beaucoup de Colombiens.
On y mange bien à toutes heures pour une poignée d'euros par personne. Cette place est le point focal du quartier.
Déjeuner local: la sopa. Super bon! |
La journée, entre deux offices (voire même pendant) célébrés dans la jolie église, les enfants jouent au foot. Les ados whatsappent and co' grâce au WiFi gratuit offert par la ville.
Tous les soirs, des artistes locaux viennent faire le show gratuitement. On y écoutera des musiciens de talent. On se régalera des démos de Street Dance.
Tout cela dans une ambiance sereine. Toutes les générations dansent, mangent, rient, chantent, papautent. L' élégance est de rigueur sans bling bling, ni contre-façon de marque pour se donner un style.
La ville regorge d'ailleurs de petites échoppes de mode avec des articles sympas... Et à des prix incroyables!! (On en a profité pour rafraîchir un peu la garde-robe du bord.)
Nous avons adoré cette ambiance de "fête de village" où l'amusement et la gaieté sont de rigueur dans un profond respect les uns des autres.
Malgré le monde et les snacks ambulants, ni papier gras, ni canettes, ni mégots au sol. Chacun prend soin de jeter ses déchets dans les poubelles.
De même, des groupes de jolies poupées déambulent court-vêtues dans les ruelles sans crainte. Les policiers en deux roues patrouillent. Mais nous n'avons senti AUCUNE insécurité, ni violence, ni differencialisme culturel, ni communautarisme religieux.
De quoi continuer à nous donner foi en l'humanité telle que nous l'aimons.
Mr Radio Ponton: toujours pas de balle dans le corps ;-)
Le quartier de Manga et ses vieilles bâtisses coloniales classées par l'Unesco méritent aussi la balade.
En dehors des fortifications de la vieille ville, peu de touristes s'y aventurent. Dommage car on y est en réelle immersion avec la vraie Cartagena.
2 cafés + 2 cocktails + 1 manucure =8,50€ |
C'est aussi dans ce quartier que nous serons gentiment accueillis par l'équipe Lagoon Colombia! Merci à vous!
Nous sommes en effet tout proche de la zone nautique de Cartagena avec ses marinas, ses shipshandlers (!!!) et son célèbre mouillage.
Nous ne regreterrons pas d'avoir laissé Ti'Amaraa à Puerto Velero. L' eau ici est, comme nous l'avions lu, assez sale et l'espace réduit.
Compte tenu des prix pratiqués pour les bus (6€/pers), les hébergements et les repas, ça valait le coup de se faire cette escapade terrienne.
Il y en a bien sûr pour tous les budgets. Tous les musées visités (musée de l'or, musée de l'émeraude...) sont gratuits. Nous avons réussi à tenir notre budget serré même en se faisant plaisir avec le choix de notre hôtel: Casa Relax.
Nous garderons de Cartagena une image de raffinement, de quiétude et de festivités. Nous sommes bien arrivés en terre latino... Bon sang, on adoooore cet art de vivre.
L' ambiance ''auberge espagnole" de notre casa et de cette ville nous auront permis de faire encore une fois de belles rencontres: une jeune kiné madrilène expatriée à l'île de la Réunion en mode backpackers, une famille sino-allemande en vacances, un franco-venezuélien vendeur de bateau à Puerto La Cruz, une table de foodcourt partagée avec un jeune avocat colombien intéressé par notre voyage... Des contacts toujours sous le signe de l'échange et la générosité.
Un bémol toutefois sur les belles rencontres: le chauffeur du bus retour.
Notre histoire avait pourtant bien commencé. Un minibus à l'heure et quasi vide, deux places bien confortables, une clim' savamment dosée... Tout pour passer un bon moment.
Passent encore sa conduite à la Sébastien Loeb et les appels de phare des conducteurs en sens inverse à chaque dépassement cavalier. Bien que l'on ait été un brin insistants au bureau et à l'embarquement sur notre stop à Puerto Verlero....On vous le donne en mille. Bingo!!!
Heureusement, le Cap avait mis en route l'application de navigation Locus Map (super appli off line, on en reparlera) sur son smartphone. Nous avons donc pu nous rendre rapidement à l'évidence qu'il avait loupé l'arrêt. Le temps de réaliser, de le lui dire, et qu'il réagisse nous avons parcouru plus d'un kilomètre. Le gars, plus préoccupé par son téléphone que par notre trajet, ne se démontrera pas pour autant. Arrêt toute!!!
Et nous voilà ainsi que nos sacs largués directement sur la 4 voies sans le moindre commentaire. On s'attendait pas non plus à des excuses, quoique?!?
En plus, pensant tout faire "motorisés", nous avons fait un peu d'avito. Nos sacs sont à bloc.
Si attendre un bus sur une bretelle est original, remonter plus d'un km sur la bande d'arrêt d'urgence fut une première ;-)
Nous hatons le pas car il faut être avant 17h à la bretelle si l'on veut attraper les dernières navettes de moto taxis....sinon c'est 4 km de plus. En plus, un orage menace. Manquerait plus qu'on soit trempés.
Ouf!!! Deux gentils motards attendent. On voient bien qu'ils se demandent d'où l'on arrive chargés comme des mulets à pieds sur l'autopista. No comment!
On aura juste le temps de retrouver notre Ti'Amaraa avant que la pluie s'invite.
Tout est bien qui finit bien.
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