Drôle de nom pour une île,
Chacachacare,
"C'est proche du Venez. Faut faire gaffe, non ?"
Chacachacare,
La plus grande des îles Bocas de Trinidad mais inhabitée depuis l'abandon de la léproserie en 1984,
Chacachacare !
"Il ne faut pas y aller. Il y a des fantôôômes..." nous répètent des locaux.
Il n'en fallait pas plus pour attiser notre curiosité.
Par un vendredi matin sans vent, nous avons donc mis le cap pour une mini nav vers cette île chargée d'histoire et de superstitions à deux pas des côtes vénézueliennes.
Venezuela droit devant |
Sur son passé justement, voilà ce que l'on trouve sur Wikipedia et Internet :
"D'abord nommée El Caracol (le serpent) par Christophe Colomb, elle a été au cours de son histoire plantation de coton, station baleinière et léproserie.
Le révolutionnaire vénézuélien Santiago Mariño, qui plus tard rejoindra Simón Bolívar et fut une figure majeure de la libération du Venezuela, utilisa Chacachacare comme base arrière lors de l'invasion réussie de 1813 avec seulement 45 « patriotes ».
Christophe Colomb y aborda lors de son troisième voyage, le 12 août 1498. L'île abrita ensuite les logements des nonnes qui s'occupaient de la léproserie. En 1942, 1000 U.S. Marines débarquèrent à Chacachacare et construisirent des baraquements. "
Ti'Amaraa en mode Ghosts & Pirats Busters a abordé le mouillage toutes dents dehors.
À part pour nous régaler des beaux avocats et juteuses mangues cueillis sur place, nous avons rapidement rangé dents et couteaux.
C'est une anse paisible que nous avons trouvée.
Avec nos bateaux copains : Jonathan et Marie Galante |
Les gardes côtes et les douaniers certes pointilleux pour nos formalités, semblent aussi surveiller minutieusement leur frontière. Patrouilles en mer, radars et caméras sur l'île, tout y est pour nous sentir immédiatement en sécurité.
Quelques bateaux locaux viennent bien y passer le dimanche après midi. Baignades, pique nique et musique sont au rdv. Mais c'est bon enfant. Sans commune mesure avec Scotland Bay.
Tortues, dauphins et poissons craintifs se baladent dans l'eau (toujours verdâtre malheureusement) autour de nos coques.
A terre, des centaines de papillons et de libellules multicolores nous escortent à chaque balade. Nous ne comptons plus les Morphos bleus et les lézards verts fluo !!! C'est splendide.
La nuit, la forêt scintille de centaines de lucioles.
Nous sommes loin des spectres des lépreux...
Seul un léger roulis (principalement la nuit) vient légèrement griser ce tableau idyllique. Cependant, en catamaran cela reste très acceptable. Et puis, entre le bercement de la petite houle de marée quelques heures et celui des giga watts dans les tympans, notre choix est sans appel.
Le charme s' opère aussi lorsque l'on découvre les habitations abandonnées de l'ancienne léproserie. On peut encore visiter beaucoup de belles architectures toujours en état sur plusieurs étages : le dispensaire, le logement des soeurs dominicaines...
Beaucoup d'équipements sont encore en place : beaux planchers, lits superposés d'enfants, dortoirs par "compagnies" appelées Squad, cuisine, salle de soins ....
On se projette dans la vie de ces nonnes, loin de leur France natale, dévouées à améliorer le quotidien de ces enfants malades. Notre imaginaire fait le reste faute d'informations précise mais cela nous va parfaitement.
D'après nos lectures, des navigateurs de passages profitent aussi depuis des années de ces belles grandes salles pour bricoler, réparer leurs voiles au sec... Un ponton pour annexe est aménagé avec banc, établi et même un petit coin barbeuc.
Cela rajoute une composante nautique à l'histoire de cette île. Le bonus plus.
Ti'Amaraa au mouillage et ti Ti'Amaraa au ponton |
Quel dommage que les autorités compétentes n'entretiennent plus le site. La nature et le temps gagnent du terrain. Un jour prochain, il n'y aura plus de traces du passé.
Plaisanciers de passage, n'écoutez pas le chant des sirènes superstitieuses et faites une halte par ici.
Chacachacare,
Une belle escale,
Chacachacare,
Nous n'oublierons jamais cette île au drôle de nom.
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