Bon, alors ça se passe comment nautiquement parlant au Guatemala ?
Formalités
L' entrée se fait à Livingston, la première ville en entrant dans le Rio Dulce. Pour les bateaux à fort tirant d'eau, il faut bien calculer son arrivée en particulier avec les marées car il n'y a pas beaucoup de fond dans la passe d'entrée. Nous avons même vu s'afficher 1,40m sur nos instruments (profondeur totale... Il reste pas grand chose sous nos coques)!!! Une première 😱 !!
Merci encore à l'équipage de Charly pour cette carte reçue quelques jours avant notre arrivée au Rio |
En cata, ça passe sans problème. Pour les quillards, des gars ont l'habitude, viennent avec une lancha (bateau moteur) et tirent sur le mat pour incliner le monocoque. Nous n'avons pas eu l'occasion de voir la manœuvre mais ça doit être tout de même impressionnant de voir ces voiliers giter sur le calme Rio.
Une fois à l'ancre à Livingston, il ne faut (normalement) pas descendre à terre avant que les officiels soient venus à bord. Nous avons respecté la règle.
À savoir :
- Contacter Raúl sur la VHF 16 (merci les copains passés avant pour le tuyau)
- Attendre les agents Douanes et immigration à bord (comptez bien 30 mn)
- Accueillir les 3 officiels, leur présenter les papiers, passeports. Il ne s'agit pas d'une inspection du bateau. Ils remplissent juste leurs '' documents ''... Enfin ils notent tout sur un bloc note style brouillon d' écolier. Bref..
Leur départ est le signal pour notre descente à terre pour faire les papiers.
Raúl est l'unique agent et interlocuteur des navigateurs en transit. Son bureau est situé au cœur de Livingston juste au dessus du lavoir (dont nous avons parlé précédemment). On peut paraît il faire le tour des bureaux seuls mais c'est assez mal vu par les officiels. De plus, en cas besoin (prolongation de visas...), bon courage en mode free-lance.
Nous n'avons pas cherché la complication ne sachant pas surtout combien de temps allait durer notre escale du fait de notre retour en France. Nous avons donc confié papiers et passeports à l'associé de Raúl qui s'est chargé de tout. Le temps d'une balade dans les ruelles, d'un peu d'avito, et nous avons récupéré le dossier validé pour 3 mois pour un montant total de 13000 Quetzal soit environ 150€. C'est un budget mais ramené au mois, cela fait 50€ pour des mouillages à gogo, l'eau douce gratuite pour les plaisanciers aux stations services, l'accès aux poubelles... Il est certain qu'il ne faut pas venir pour 10 jours.
Argent
Puisque nous parlons gros sous, ici finis les pesos. L'oiseau emblématique du pays a aussi donné son nom à la monnaie.
1000 Qtz valent environ 130€.
Il y a des distributeurs automatiques à tous les coins de rues, dans les supermarchés, dans les stations services. On n'est pas en peine pour s'approvisionner. Quasiment tous les Cajeros prennent une commission de 16 à 40 Qtz quelquesoit le montant retiré et ne délivrent pas plus de 2000 par opération. Il faut donc éviter de multiplier les petits retraits sinon les frais se cumulent.
Communication
Côté internet, plusieurs opérateurs se concurrencent. Movistar, Claro et Tigo sont les principaux. Certains disent que le dernier a un meilleur débit 3G/4G. De notre côté, nous ne sommes pas restés assez longtemps pour juger. Nous avons de plus profité du Wi-Fi de la Marina et ensuite du chantier où nous avons gruté.
Cependant, dans les premiers jours sur place, nous avons constaté que notre sim 3G Claro du Honduras fonctionnait au Guatemala. À priori, Claro proposerait un roaming sans frais pour les pays d'Amérique centrale : Honduras, Guatemala, Mexique, Panama. On va creuser ça...
Le Rio Dulce
Une fois les formalités d'entrée validées, la remontée du Rio Dulce vous attend. Par une après midi ensoleillée, nous nous sommes retrouvés à glisser sur un plan d'eau paisible survolés par des centaines d'oiseaux multicolores et entourés d'une végétation comme l'on peut s'imaginer les décors originels de notre belle planète. Seuls les doux bruits de la nature chatouillent nos tympans et les odeurs chlorophyllées de jungle nos narines.
Il faut bien compter 4/5 heures en prenant son temps pour atteindre la civilisation. Avant tout n'est que calme, verdure et sérénité. Cette vingtaine de miles sinueux resteront parmi nos plus beaux moments sur l'eau. Et oui comme quoi, même l'eau douce a ses charmes.
Marinas et chantier
À l'entrée du célèbre lac Izabal, une multitude de solutions s'offre aux bateaux de voyage pour faire escale.
Des mouillages à profusion avant tout, quelques jolies petites marinas et deux grands chantiers nautiques.
Nous n'avons pas eu le temps d'explorer le terrain de jeu '' mouillage'', nous nous le réservons pour la saison cyclonique bien protégés dans les terres.
Côté marinas, il en existe plusieurs nous avons opté pour Manglar del Rio.
Point GPS 15°39'693N 89°00'209W
Tenue par Jean-Claude, un français, et recommandée par les copains passés avant nous, cette petite structure est un havre de tranquillité. Elle a aussi l'avantage d'être à deux pas du '' centre ville'', vraiment idéal pour faire ses courses à pieds. À la différence d'autres comme Tijax, sa voisine, il n'y a pas de structure type restaurant ou bar ouvert aux extérieurs. Cela en fait un cocon préservé où il est bon de trainailler à la piscine, de se balader dans le grand parc tropical ou encore de profiter de la fraîcheur des fins d'après-midi sous la palapa. Nous y avons ''coolé'' quelques jours revitalisants inoubliables. C'était THE place to be!!
Enfin, point de vue Chantiers. Ils sont deux : Nanajuana et RAM. Chacun avec ses particularités. Certains préfèrent l'un, certains l'autre...une vraie religion dans le coin. Dans notre cas, nous n'avons pas eu besoin de choisir. En effet, le chariot de Nanajuana ne permet pas de lever certains catas du fait des formes de nacelles. Ils ont aussi le même problème avec certains monocoques en fonction de la forme des quilles par exemple. Ti'Amaraa a donc décollé (pour la seconde fois de son existence de bateau de voyage) pour atterrir chez RAM Marina où l'équipe a veillé sur lui en notre absence.
(Cf article Léon s'envoie en l'air)
De retour à bord, ponçage, carénage, nettoyages... Comme dirait notre Uncle Mo' "Je ponce donc j'essuye".
Le retour à l'eau fut finalement plus cool que la sortie. La darse ne s'étant pas élargie en 2 mois pour autant, à croire que l'on a fini par s'habituer à la technique du chausse pieds avec bout-parebattage. Le palpitant a tout de même tapé à 8000 pendant quelques heures. 😉
Nous avons été enchantés par la structure et le professionnalisme de toute l'équipe de RAM.
De lourds travaux sont en cours. Une deuxième darse plus large est en cours de finition. Ils regarderaient aussi à investir dans la nouvelle génération de chariots avec coussins gonflables s'adaptant à toute forme de nacelles. Bonne nouvelle pour les suivants...
Les ships:
Une précision de taille. La vie de chantier se passe bien si vous avez à peu près tout à bord. Le ship de RAM propose "le minimum syndical'' mais il est loin de faire le bonheur de tous les capitaines. Idéal pour un dépannage mais ne comptez pas trouver des anodes spécifiques, ou de l'accastillage lourd entre autres. Nous avons tout de même réussi à trouver les quelques détails qui venaient à nous manquer.
En revanche, de l'autre côté, dans le ship de NanaJuana c'est simple : si vous n'avez besoin de rien c'est l'endroit idéal. Le peu d'articles proposés sont de plus à des tarifs exorbitants.
Les étagères "Plomberie"... What else? |
Prenez par exemple le cruising guide Belize/Mexique. Le prix de vente est imprimé "en dur" sur la couverture 39,90$...Chez eux, il y a un seul exemplaire d'occasion de surcroît hyper abîmé pour la modite somme de 80 $. On s'en passera !!!
L'autre option pour se dépanner en peinture, produits tels que acétone.. Etc.. C'est en ville dans les ferreterías comme chez Lorena. Comprenez des quincailleries en tout genre. Nous y avons trouvé notre bonheur à plusieurs reprises au tarif normal voire très peu cher.
Déplacement
Un petit topo pour les déplacements... On a déjà parlé des infatigables tuc-tuc qui vous conduisent où vous voulez dans la ville pour moins d'un euro. Hyper pratique !!!
Poulet 1€ Vs Tuc-tuc 0,5€ That's Guatemala 😉 |
La nuit en revanche, ils ne circulent pas. Les taxis prennent le relais. Et même un dimanche matin à 5h, notre chauffeur ne nous prendra que 50 Qtz (moins de 7€) pour venir nous chercher au bateau et nous emmener à la gare routière, bagages compris.
Pour les longs trajets, comme Guatemala City ou Antigua, il faut prendre les bus de ligne de la Litegua.
Pour 10€ par personne, ils vous mènent plusieurs fois par jour à la capitale. Bon, suivant la circulation et les travaux, le temps de trajet est aléatoire. Nous avons mis moins de 6h à l'aller et plus de 8 au retour...
C'est le jeu. Bien sûr, des taxis peuvent aussi faire le trajet mais pas au même tarif 😉
De l'aéroport international de Guatemala City, on rejoint l'Europe par Mexico, Madrid ou encore des escales américaines suivant les compagnies. La durée du voyage peut passer de 15h à plus de 40h !!! Il faut être vigilants.
Quant aux tarifs, il y a de tout. Nous en sommes sortis avec AeroMéxico à moins de 500€ aller/retour par personne. Il faut fouiner sur les sites spécialisés. Comme toujours, les prix fluctuent en fonction des périodes de l'année.
Les combustibles
Aucun souci pour s'approvisionner en super ou diesel aux deux pompes sur le Rio ou celles des chantiers nautiques Puma (côté Ram Marina) et Shell (côté Nana juana). Dans les deux, du personnel est disponible et prêt à aider aux manœuvres. Même s'il n'y a pas beaucoup de vent dans le coin, c'est toujours appréciable d'avoir un coup de main et un sourire.
La station Shell est équipée aussi d'une cuve de gaz et de la plupart des raccords pour remplir les bouteilles de toutes les nationalités. Notre bouteille composite viseo Butagaz 10kg ne leur a posé aucun souci. Si tôt amenée, si tôt remplie pour à peine 10€.
Pour finir cette fiche pratique : la cambuse !!
Dans les rues de Fronteras, entre deux passages de poids lourds, on trouve presque tout : des étals de primeurs, des œufs frais, de la viande, des poissons fraîchement péchés , des crevettes et autres langoustes et crabes bleus d'eau douce ...
Point de trottoirs cohabitation serrée |
Pas de passages piétons non plus |
Des étalages aussi colorés qu'heteroclites |
Camions de chantier, transport de bétail.. Tous passent par l'unique route qui traverse le centre ville |
Le marché aux poissons ou '' ne pas marcher sur les poissons '' |
En cherchant bien et grâce aux conseils des copains de Tao, nous avons même eu du Brie Président à La Casa Guatemala (Hotel Backpackers) , de la vraie fausse saucisse de Toulouse dans un kiosque improbable, de la moutarde estampillée Dijon "Chez Ingrid" et de bonnes baguettes fraîches au Café de Paris.
Les trésors d'Ingrid :moutardes, cornichons, huile d'olive, vinaigre balsamique... |
Au pied du pont, vous ne pouvez pas rater Ingrid ! |
La Despensa, seul supermarché du coin, permet l'approvisionnement en produits de base. Nous y trouvons même des produits qui sont en voie de disparition depuis des mois dans nos cales comme la crème fraîche longue conservation , le concentré de tomates (non sucré... Juste de la tomate, quoi), de la sauce soja, du chocolat pour pâtisserie, des biscottes (pas vu l'ombre d'une depuis la Martinique !) et des haricots verts frais (comme ceux des jardins de notre enfance) ... Le pied !!
Du coup, pour les prochains mouillages loin de la civilisation, Ti'Amaraa est passé en mode conserverie |
Nous avons aussi nos habitudes dans une petite boucherie, sans prétention en vitrine, qui nous régale en filets de bœuf, filets mignons de porc... Et on en passe pour des prix qui feraient halluciner la ménagère de moins de 50 ans métropolitaine.
Voilà ce que l'on peut dire à aujourd'hui de cette escale. Pour nous, il est bientôt l'heure d'une escapade en eau salée.
Nous reviendrons dans quelques mois finir d'explorer terre et eau... Et ainsi vous le faire partager.
Nous reviendrons dans quelques mois finir d'explorer terre et eau... Et ainsi vous le faire partager.
Viva Guatemala !!
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