N'importe quel expat vous le dira, les premiers jours dans un nouveau pays sont particulièrement éprouvants. Tous les soirs, en rentrant du travail, j'essayais de trouver du réconfort en écoutant Vincent Delerm avant de me retrouver dans le personnage du livre de Martin Page qui se suicidait à la fin de chaque journée. Pendant des jours, je me suis accrochée à ces morceaux de culture comme un naufragé à une bouée et puis, petit à petit, j'ai commencé à apprivoiser ma nouvelle vie. J'ai fait la connaissance de Jonathan, qui m'a fait remarquer que Vincent Delerm chantait faux, j'ai découvert la chick lit' américaine (littérature pour femme), que j'adore, et j'ai commencé à aimer ma nouvelle vie américaine.
Quand j'ai compris que je ne retournerais pas vivre en France, j'ai eu peur de perdre un peu de cette Estelle. 14 ans plus tard, je suis rassurée : j'ai gardé mon goût pour les chaussures rouges, les livres de Martin Page et les compils des Inrocks. Pourvu que ça dure.
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